L'exposition

Le robot est-il l'avenir de l'homme ?

Robots-chirurgiens, prothèses bioniques, exosquelettes, greffes et implants mécatroniques... des termes futuristes excentriques ? Si ces vocables appartenaient hier encore à la science-fiction, ils sont en passe d’intégrer et de modifier la médecine d’aujourd’hui et de demain.


Le vieillissement de la population, la baisse du nombre des soignants et l’éclatement géographique des familles engendrent des besoins croissants d’assistance à la personne auxquels certains robots peuvent répondre pour partie, dans un cadre et des limites bien précis. S’il n’est ni envisagé ni souhaitable de remplacer l’humain par des robots, ces derniers savent néanmoins prendre le relai pour distribuer des médicaments à heures fixes, vidéo-surveiller 24 heures sur 24 un malade isolé ou temporairement immobilisé et le mettre en relation avec son médecin par visioconférence plusieurs fois par jour.

Certains robots avatars affichent votre visage sur leur écran, peuvent être pilotés à distance et, via un navigateur Web, une caméra et des haut-parleurs intégrés, vous permettent de veiller sur une personne située n’importe où. Ce type de robots expérimentaux et encore coûteux est d’ailleurs testé en France depuis quelques années dans des lieux de soins pilotes, en collaboration avec des médecins, en complément des programmes de soins habituels, pour renforcer la sécurité. Certes pragmatiques, ces robots ne nous questionnent-ils pas néanmoins sur notre humanité, prête à déléguer pour partie cette solidarité à des machines ?

 

Devenus les collaborateurs fiables des chirurgiens, dont ils modifient la pratique, les robots médicaux investissent aussi le corps : prothèses et implants bioniques peuvent aujourd’hui « réparer » voire « augmenter » l’homme, mais encore contribuer à diagnostiquer ou opérer, de l’intérieur…

Ambroise Paré, Les oeuvres d’Ambroise Paré, conseiller, et premier chirurgien du roy

Ambroise Paré, Les oeuvres d’Ambroise Paré, conseiller, et premier chirurgien du roy. Divisees en vingt sept livres, avec les figures & portraicts, tant de l’anatomie que des instruments de chirurgie, & de plusieurs monstres. Reveuz & augmentez par l’autheur, pour la seconde edition, Paris, Gabriel Buon, 1579.

De 1545 à 1585, Ambroise Paré (vers 1510-1590) publia seize éditions de ses traités et œuvres consacrées à la médecine. Il fit progresser la chirurgie grâce, entre autres, à la méthode de ligature des artères qu’il développa, et aux prothèses qu’il inventa ou perfectionna. Les prothèses de jambe, bras et main mises au point par Ambroise Paré connurent peu de modifications jusqu’à la Première Guerre mondiale.

  • Les oeuvres d’Ambroise Paré- conseiller- et premier chirurgien du roy pour la seconde edition- Paris- Gabriel Buon- 1579. Bibliothèque interuniversitaire de Santé- Paris Cote 8773

    Les oeuvres d’Ambroise Paré- conseiller- et premier chirurgien du roy pour la seconde edition- Paris- Gabriel Buon- 1579. Bibliothèque interuniversitaire de Santé- Paris Cote 8773

Prothèse du bras et de la main, début du XXe siècle

Cette prothèse est constituée de différents matériaux. Le bras est gainé de cuir afin d’être plus confortable à porter. Les doigts sont en bois, avec des articulations entre chaque phalange, permettant aux doigts de se plier. Le poignet et la paume de la main intègrent le mécanisme pour faire bouger les doigts. Il est constitué de cinq cordelettes équipées de ressorts reliées, d’une part, aux doigts, et d’autre part à un enrouleur. Une molette située au niveau du poignet permet de tourner l’enrouleur. Le patient peut ainsi plier et déplier les doigts. Les parois métalliques de la paume de la main permettent de cacher le mécanisme.

  • Prothèse du bras et de la main- début du xxe siècle Musée d’histoire de la médecine- université Paris-Descartes- Paris Inv. 112

    Prothèse du bras et de la main- début du xxe siècle Musée d’histoire de la médecine- université Paris-Descartes- Paris Inv. 112

Prothèse de main Michelangelo, 2010

Sur le marché depuis 2010, la main Michelangelo fait partie d’une nouvelle génération de prothèses myoélectriques. Elle est équipée de deux commandes afin de prendre de nombreuses positions. La commande principale contrôle le mouvement et la force de préhension : le pouce, l’index et le majeur génèrent la force de serrage. La commande du pouce permet à ce dernier d’adopter au choix une position en opposition avec le majeur et l’index (pour saisir un objet), ou une position dans le prolongement des autres doigts (pour porter un objet à plat, une assiette par exemple). Les doigts sont fabriqués à partir de matériaux durs et souples afin de reproduire l’aspect de la pulpe des doigts et de donner à la prothèse l’aspect le plus naturel.

 

  • Prothèse de main Michelangelo- 2010 Otto Bock- Duderstadt (Allemagne)

    Prothèse de main Michelangelo- 2010 Otto Bock- Duderstadt (Allemagne)

Micro-robot MIPS, 1998-2000

Conçu pour une intervention in vitro , le micro-robot MIPS est utilisé en chirurgie gastrique. Il peut être placé à l’extrémité d’un endoscope et fait partie de la famille des robots manipulateurs « parallèles », c’est-à-dire comportant plusieurs bras. Cette structure, plus précise que celle des robots « série », à bras unique, permet de manipuler des charges plus lourdes. Le corps du robot contient trois micromoteurs qui permettent de déplacer indépendamment trois tiges, chacune étant connectée à la « main » du robot, pour un positionnement très précis de cette « main ».
Une fois le robot dans l’oesophage, le chirurgien peut le commander pour recevoir des données, par exemple des images, mais aussi téléopérer au moyen des modules opérationnels qui peuvent réaliser l’intervention. Le robot est ensuite évacué par les voies naturelles, et le patient peut sortir immédiatement de l’hôpital, cette chirurgie étant minimalement invasive, même pour des pathologies lourdes.

  • Micro-robot MIPS- 1998-2000 Inria- Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes)

    Micro-robot MIPS- 1998-2000 Inria- Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes)